Une histoire d'amitié entre une petite fille et un enfant kanak présenté au public de l'Exposition coloniale de 1931, à Paris.

‍L'histoire commence à Laval, en 1931. Ève vient d'avoir dix ans, et elle prend le train pour la première fois de sa vie. Direction : Paris,capitale du monde avec son extraordinaire Exposition coloniale. Reconstitution du temple d'Angkor, sculptures de l'île d'Erromango, pirogues des enfants chasseurs de requins, animaux sauvages... La fillette ne sait plus où donner de la tête face à tant de découvertes. Mais ce fabuleux tour du monde s'arrête quand Ève rencontre Ïataï, jeune garçon kanak exposé comme un animal et présenté comme un cannibale. Il a son âge, et une vie bien différente de la sienne. Il lui raconte la dureté des hommes et leurs préjugés. Ève est bouleversée mais au moment de partir, elle n'ose pas lui donner cette bise qu'elle avait pourtant envie de lui offrir.
Elle quitte l'Exposition le cœur serré, décidée à tout faire pour qu'on libère Ïataï. Grâce à la complicité de son oncle Léon, elle réussira. Elle parviendra même à ce que l'enfant kanak passe quelques jours de vacances chez elle avant de rejoindre les siens, en Nouvelle-Calédonie.
Une belle histoire d'amitié est née et la fillette promet d'aller un jour rendre visite à Ïataï sur sa lointaine île.
L'histoire se poursuit en 2004 ; Ève a aujourd'hui 83 ans. Ses enfants et petits-enfants se sont cotisés pour lui offrir enfin le grand voyage vers l'autre bout du monde. Ils ont tellement envie qu'elle puisse tenir la promesse de ses dix ans. Là-bas, elle retrouve un très vieil homme nommé Ïataï, entouré de ses filles et petites-filles qui portent toutes un prénom composé à partir de celui d'Ève... Elle peut enfin lui offrir cette bise qu'elle avait gardée toute sa vie sur les lèvres. L'enfant du zoo rappelle aux enfants d'aujourd'hui le danger des clichés colonialistes dans cette France qui n'a pas hésité à échanger plusieurs Kanaks contre des crocodiles. Ce livre leur dit entre les lignes que la liberté des uns n'est jamais totale sans celle des autres. L'écriture de Didier Daeninckx est chargée d'émotion, et d'humour aussi comme cette multitude de palindromes émaillant le texte de EVE à KANAK. Didier Daeninckx s'est rendu en Nouvelle-Calédonie où il a précisément retrouvé des enfants descendants des Kanaks exposés en 1931. L'une de ces jeunes filles portait, comme Ève, le prénom d'une européenne qui avait pris sa grand-mère sous sa protection.

L'auteur :

Didier Daninckx est l'auteur de près de 80 livres. Depuis Meurtre pour mémoire, La der des ders ou Nazis dans le métro, on connaît sa volonté d'éclairer le monde d'aujourd'hui sous les projecteurs de la mémoire historique. Surtout lorsqu'elle dérange et soulève bien des tabous comme dans Il faut désobéir, Un violon dans la nuit ou Missak Manouchian, l'enfant de l'affiche rouge publiés chez Rue du monde.

L'illustrateur :

LAURENT CORVAISIER est né au Havre en 1964. Il a fait les Arts appliqués et les Arts décoratifs de Paris. Il partage son temps entre son métier d’enseignant au lycée Corvisart, sa famille et sa peinture. Il expose régulièrement. Chez Rue du monde, il est l'illustrateur d'une quinzaine d’ouvrages.