Un violon dans la nuit
L’aïeule d’Alexandra raconte Auschwitz, la Shoah et l'incroyable force de la musique pour survivre à l’horreur.
Didier Daeninckx
Pef
Après Il faut désobéir, Daeninckx et Pef se retrouvent dans un nouvel album, chargé de sens, d'émotion et de mémoire. Ce deuxième volet de la trilogie traite des camps.
Voici donc le second titre de la série « Les trois secrets d'Alexandra ». Après Il faut désobéir qui évoquait Vichy et la collaboration, Un violon dans la nuit parle aux enfants des camps et de la déportation avec, là aussi, le souci de garder une part de lumière. Alexandra veut se faire déposer un tatouage de papillon sur l'épaule mais ce geste résonne étrangement dans la tête de sa grand-tante. Il fait écho aux chiffres qu'elle a, elle, gravés sur le bras. Alexandra va réussir à ce que la vieille dame, violoniste dans sa jeunesse, ose enfin poser des mots sur ce qu'elle a vécu à Auschwitz. Celle-ci lui raconte notamment comment son violon qui fut brisé par un garde allemand est malgré tout demeuré, pendant sa déportation, sa seule chance de survie.
Ainsi qu'un beau lien aussi avec ses codétenus tziganes. Alors que l'humiliation était quotidienne, elle reconstituait concertos et symphonies dans sa tête, les yeux fermés, les poings serrés. La musique lui a permis de tenir mais à son retour, elle a préféré se consacrer au piano, pour la musique, et au silence, pour les mots.
Alexandra réussit à faire sortir les mots, les mots terribles qui racontent le transport dans les wagons à bestiaux, l'arrivée au camp, le tri, les chambres à gaz et l'horreur de la vie concentrationnaire pour ceux que l'on n'éliminait pas immédiatement.
Des mots que les enfants doivent entendre alors que le relais de la mémoire est encore possible. Un violon dans la nuit va sûrement faire naître d'autres mots à l'école ou dans les familles.
L’auteur :
DIDIER DAENINCKX est auteur de nombreux romans noirs, il écrit aussi des textes pour la jeunesse, des nouvelles. Chez Rue du monde, il a écrit une douzaine d'ouvrages.
L’illustrateur :
Né en 1939, PEF est une figure de l’édition jeunesse. Il est l’auteur de plus de 150 ouvrages. Il rencontre les enfants à travers la planète pour partager avec eux fous rires, impertinences et tendresses à propos du monde. Chez Rue du monde, il a illustré ou signé plus d'une vingtaine de titres.